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Cela s'était décidé d'un simple coup de fil échangé entre lui et moi, lorsque nous avions fait connaissance quand nos maisons d'édition respectives s'étaient trouvées regroupées au sein de Média Participations. Je ne sais plus qui des deux en avait eu l'idée, mais cela semblait tellement évident. Et tout était allé alors très vite : choix des titres à adapter, pré-publication dans le journal Tintin, avant sa disparition, et parution en albums.
Il était par ailleurs le scénariste de certaines BD Signe de Piste (Les Compagnons de la Loue, forcément, il était Comtois !).
Responsable des auteurs au Lombard, il s'était battu pour lancer des jeunes. On lui doit, notamment, la découverte de Benoît Roels (en Belgique, on prononce "Rouls"), qui fait depuis une belle carrière. Il avait collaboré aussi avec Derib, notamment dans ses actions (BD) contre le sida. Il avait pour patron un abruti, ce qui a malheureusement freiné les projets qu'il avait en tête. Dommage, mais c'est malheureusement chose courante. S'il n'avait été remercié prématurément, nous aurions aujourd'hui la série du Prince Eric, en plus des titres existants (qui ont fort bien marché). La première planche d'essai, dont je garde précieusement une copie, était une pure merveille, respectant parfaitement les personnages de Pierre Joubert, avec un style propre au dessinateur, Eric Arnoux.
Georges avait eu une carrière atypique : il avait commencé, tradition familiale oblige, comme apprenti, puis était entré au petit séminaire dont il sortit pour mener une longue carrière à l'UFCV (Union Française des Centres de Vacances) où il a laissé un profond souvenir, en particulier à la tête de la direction régionale d'Orléans, et comme formateur de futurs animateurs.
De l'animation des centres de vacances à celle d'une station de radio, la transition n'était pas évidente, et pourtant il était devenu animateur à Radio France Orléans ! Puis à FR 3 Orléans. Et enfin était entré au Lombard.
Éclectisme, curiosité intellectuelle, anticonformiste et chaleur dans les relations humaines étaient ses principales qualités.
Il était un ami inconditionnel de Signe de Piste.
Et un ami tout court.
Une cérémonie religieuse a eu lieu le samedi 11 à Saint-Martin de Crau, dans cette bourgade où vivait, et s'était éteint quelques semaines auparavant, Marcel Julian…
Alain Gout, le 17/12/2004 Article paru dans le bulletin « Signe de Piste » n°64 (mars 2005)
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